La Vire du Grand Veymont Sud-Nord

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

La Vire du Grand Veymont Sud-Nord

J’avais déjà fait la vire du grand Veymont dans le sens nord-sud mais en semaine, avec Brigitte et Monique, et un certain nombre d’amis du Gan m’ont demandé de reprogrammer cette extraordinaire sortie en weekend (on se demande pourquoi !).

L’itinéraire. Le fichier GPX est en fin d’article

Étant donné le côté très engagé de cette course et le fait qu’il y a deux longueurs où il faut être encordé, j’ai limité le nombre de participants à 6 personnes pour faire deux cordées de trois. J’ai rapidement eu huit volontaires et ne pour ne pas en éliminer, je décide, au lieu de faire des cordées de 3, d’équiper en fixe le passage délicat en utilisant le stock de cordes que m’a refilé mon club spéléo : le FLT. De cette façon la traversée horizontale peut être faite comme une via ferrate et le nombre ne pose plus de problème.

La face Est du Grand Veymont, et la vire est en pointillé.

C’est donc par une journée bien chaude (dimanche 10 septembre) avec une belle visibilité que nous attaquons la montée en passant par l’arête Est du Grand Veymont, pour faire cette vire dans l’autre sens : sud-nord. Le groupe a beau être constitué de grimpeurs, la première difficulté qui est une escalade facile mais raide en rocher pourri a un peu surpris l’équipe. En effet ce passage se fait sans assurance mais en se mousquetonnant sur les relais pour pouvoir se détendre. Nous passons les uns derrière les autres à bonne distance pour ne pas faire tomber des pierres les uns sur les autres. La discipline et la prudence ont été respectées, aucune pierre n’est tombée et aucun problème n’est a signaler. Les grimpeurs reconnaissent que ce passage les a impressionnés et leur a demandés de la concentration malgré le peu de difficulté technique. Cette brève escalade est une bonne entrée en matière car c’est finalement un résumé de ce qui nous attend : pas de difficulté mais pas le droit à l’erreur.

Sur l’arête Est du petit Veymont.
Le Mont Aiguille nous surveille.
L’arête est fine par endroit.
Nous voilà devant la première difficulté. Un mur à gravir, facile mais pourri. Un parapente aussi nous surveille.
On s’espace et, en attendant, on se met à l’abri des chutes de pierres.
Pas difficile, mais impressionnant.
On sort du pilier …
et on rejoint l’arête.
La suite de l’arête est plus facile.
On remonte tranquillement cette arête Est.
On est sous le petit Veymont.
Puis on monte, à droite, vers le col.
Quelques pierriers à traverser.
Casse – croûte sur le col.
Vu du col, on ne voit vraiment pas où ça peut passer !

Après cette escalade nous remontons facilement l’arête qui fait suite, en herbe sur le côté gauche face au Mont Aiguille jusqu’à buter sous le petit Veymont, et à partir de là nous traversons en diagonale montante à droite jusqu’à rejoindre le col du petit Veymont. Là, l’ambiance change radicalement, le col est un grand pâturage vert et plat où nous soufflons en regardant oiseaux et parapentes. Nous avons le temps il n’est pas midi, nous en profitons pour nous reposer et admirer le paysage. Je surprends tout de même de nombreux regards inquiets vers la falaise du Grand Veymont et plusieurs fois on me demande « c’est où que ça passe ? » « Tu es sûr que ça passe ? ».

Après le repas je m’engage résolument sur le premier cirque conduisant à la falaise. C’est un départ improbable et j’entends encore derrière moi « tu es sûr que tu ne t’es pas trompé ? ». Non je ne me suis pas trompé et ce qui semble, vu de loin, infranchissable se révèle tout à fait abordable, chacun en a convenu. Nous parcourons ainsi trois petits cirques avec chaque fois descente vers le creux du cirque et remontée en face, avant d’arriver au passage clé de la course.

On s’engage dans le premier cirque …
« Jacky, tu es sûr que c’est là ? »
« Ben oui, ya pas le choix ! »
Ça passe, en effet.

Heureusement juste avant ce passage, il y a un bon replat avec des plaquettes à Split où on peut s’accorder et déballer le matériel. Comme prévu nous sortons les trois cordes de spéléo que j’ai prévues, j’ai sur moi les maillons rapides que j’ai achetés la veille. On m’assure sur une corde d’escalade pendant que je m’engage dans le passage en mettant des maillons sur les plaquettes en place et en tendant mes cordes sur toute la longueur. Quelques cordes sont en place par endroit, mais la plupart sont « pourries » : je les coupe. En raboutant les cordes je peux équiper la totalité des deux longueurs en cordes fixes. Tous mes maillons rapides y passent mais la troupe reconnaît que, ainsi équipé, il n’y a pas de problème.

Relais spacieux avant d’attaquer la traversée délicate.
J’équipe la première longueur, en fixe, avec des cordes spéléo.
On s’engage à tour de rôle dans ce passage, somme toute facile, mais ou la corde n’est pas optionnelle.
Et tous apprécient.
A l’aise !
La deuxième longueur est plus facile, mais la corde reste appréciée !
La difficulté est franchie, on va pouvoir continuer.

C’est là que commence véritablement la course : après ce passage, la vire est assez étroite ce qui met tout de suite dans l’ambiance. Le rocher n’est pas mauvais mais, bien sûr, il y a des pierres et des graviers sur la vire ; il faut rester attentif et bien regarder où on met les pieds et les mains.

J’ai bien insisté sur le fait que la seule chose importante est de rester concentré, donc que chacun prenne son temps et soit très prudent. De fait, la troupe s’étire légèrement et nous progressons tranquillement le long de cette succession de descentes vers un cirque et de remontées en face. En haut de chaque cirque il y a une bonne plateforme sur laquelle on se regroupe et où on en profite pour admirer cette falaise monstrueuse et la vue extraordinaire que nous avons devant nous. Le soleil est parti, il fait une température idéale et une fois rassuré, tout le monde apprécie cette balade incroyable. Chacun reconnaît combien il est invraisemblable de se trouver dans un tel endroit sans avoir eu de difficultés. De cirque en cirque nous progressons, nous nous habituons à cet environnement insolite jusqu’à parvenir au bout de la vire.

La vire est très étroite au début.
Vire étroite sur une bonne distance.
Moins difficile ensuite, mais tout de même …
Ça va mieux.
On rencontre un bel éperon.
On va faire la photo sur l’éperon.
Et voilà la photo.
Il faut continuer.
Quelques zones sont faciles.
Mais pas vraiment de relâchement.
La dernière descente avant la fin de la vire.
On sort de la vire.
Voici les pentes d’herbe finales, et le couloir à descendre.

J’étais un peu inquiet pour les pentes d’herbe à la fin mais les passages répétés ont marqué les pentes et cette traversée se révèle sans difficulté. Nous arrivons au couloir d’éboulis qui permet de sortir des vires. Ce couloir, très raide, est un éboulis de petits cailloux où je me régale à descendre en ramasse, le couloir est tellement raide et peu fréquenté que tout le couloir glisse avec nous.

Certains comme moi s’amusent comme des petits fous, d’autres sont plus réticents dans ce terrain qui leur est inconnu.

Dans les pentes d’herbe, la vire au fond.
Les pentes finales.
Le haut du couloir s’atteint par un courte escalade.
Descente en ramasse.
Pierrier très croulant.
Parfois acrobatique.
Par où est-on passé ?
Les dernières pentes avant de rejoindre le GR.

Finalement après quelques chutes sans gravité dans les gravillons, une traversée descendante à gauche nous ramène sur le GR classique du Pas de la Ville. A partir de là, il n’y a plus de mystère, nous descendons tranquillement le sentier pour nous retrouver aux voitures. Il y a un bar sur le parking, nous en profitons pour prendre le pot traditionnel tout en admirant cette traversée invraisemblable dans la falaise.

Tout le monde est surpris et enchanté par cette balade et on se donne rendez vous à la prochaine peut être plus spéléo que vertige.

Finalement, je préfère le sens Sud-Nord, que nous venons de faire, plutôt que l’inverse. La seule bonne raison pour le faire dans le sens Nord-Sud est de faire la vire dans le sens montant ce qui est plus facile surtout pour les pentes d’herbe, et pour aller au sommet du Grand Veymont. Dans l’autre sens, c’est plus sauvage, et la montée de l’arête Est est en soi une très belle course.

Dénivelé : difficiles à connaître sur les vires mais environ 900 M .
Distance 11 km

Les participants : Laetitia, Diego, Julien, Marie, Nils, Stéphanie, Fred et Jacky.
Et les photos de tout le monde (dur de choisir sur les 250 photos).

La trace GPX.