Les grottes Roche et Favrot

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Les grottes Roche et Favrot

Par une journée d’automne grise et froide nous avons décidé de faire deux des grottes des gorges de la Bourne : les grottes Roche et Favrot ; deux cavités faciles, bien concrétionnées, tout à fait adaptées à une journée découverte de la spéléo. Il s’agit bien de découverte car nous n’avons pas de matériel spécifique, juste un harnais casque, éclairage et des habits qui peuvent (et vont) être salis.

La grotte Roche est assez facile à trouver : c’est le seul endroit où il y a un parking en bord de route bien matérialisé ; et la grotte est juste sous le parking (1minute d’approche!). Cette grotte est suffisamment facile pour être parcourue juste avec un casque et éclairage ; de plus l’entrée est majestueuse, c’est inratable, et logiquement c’est très fréquenté.

L’entrée est occupée par ce qui ressemble à un lac d’où sort un petit cours d’eau ; en fait le cours d’eau prend toute la surface, et la profondeur d’eau est de un centimètre en moyenne.

Le « lac » d’entrée de la grotte Roche

Je laisse passer la troupe devant pour découvrir la cavité ; nous parcourons une grande galerie qui se termine par une « douche » un passage plus bas dans lequel tombe un petit torrent. On pense que l’on va se faire copieusement arroser, mais non, en passant au bord on ne prends que quelques éclaboussures.

Et c’est là que ça se gâte. La grotte semble se terminer (de l’avis des participants), il y a comme un flottement quand je dis qu’il faut s’enfiler dans un faille très étroite et descendante. Hervé prends sur lui pour s’y engager, et quelques mètres plus loin m’affirme que c’est bouché et m’invite à passer devant pour vérifier. Se doubler dans ce genre de passage n’est pas évident ; le passage est en bas, au sol, par un petit ramping perpendiculaire à l’axe de la faille. Ça grogne un peu mais ça suit.

La fin des étroitures

Après quelques dizaines de mètres de ramping nous débouchons dans un grande galerie que nous parcourons en admirant les concrétions. A cause de la forte fréquentation, le cheminement est balisé entre deux fils pour éviter de dégrader les concrétions.

On suit le balisage destiné à éviter d’abîmer les concrétions
Nous découvrons une série de petites stalagmites
Quelques belle colonnes
En pleine admiration
Une belle coulée avec des fistules

Au bout de cette galerie, nous trouvons une échelle donnant accès à la suite… trop spéléo pour une visite « touristique ».

Nous arrivons au lac de sortie
Nos petits rats de l’opéra traversent le lac avec élégance

Nous revenons tranquillement, nous nous changeons à nouveau pour faire deux kilomètres en voiture pour aller au départ de l’accès à la grotte Favrot.

La grotte Favrot est un peu plus « difficile », il faut un harnais, descendeur et un bloqueur par personne. Heureusement j’ai un stock de bloqueurs ce qui permet d’équiper tout le monde. L’accès est un sentier assez raide dans une pente de terre grasse, et se termine par quelques rochers pour arriver à la belle plate forme d’entrée de la grotte. Nous faisons une bonne pause, pour sécher et déjeuner, puis nous nous équipons à nouveau.

Le spacieux porche d’entrée

La visite commence par un petit ramping donnant accès à une grande galerie fortement inclinée. Cette galerie est impressionnante car elle semble plonger dans les entrailles de la terre et vouloir aspirer les explorateurs imprudents. Cette galerie est si pentue qu’il faut l’équiper par un longue main courante car une glissade pourrait se terminer beaucoup, beaucoup plus bas. Effectivement la main courante (qui se transforme rapidement en rappel) fait cent trente mètres de long, coupé en six ou sept tronçons.

Une galerie très inclinée nous aspire vers le bas

En bas, j’envoie la troupe en tête à la découverte de la grotte. Il s’agit d’une galerie de taille moyenne, où l’on reste souvent debout. Il y a plusieurs croisements mais je laisse la troupe décider du cheminement à prendre sans faire de commentaires. Ça flotte, ça doute, ça discute… et ça fait des aller-retours ; certains bouts de galerie sont parcourus plusieurs fois sans s’en rendre compte, certaines salles sont atteintes depuis divers endroits, ça rampe, ça grimpe et ça descends dans tous boyaux rencontrés, on dirait un groupe de lycéens en folie. Et ça s’amuse beaucoup.

Une salle qui sera parcourue quatre fois ; par deux accès différents
C’était une voie sans issue !

On finit par ressortir de ces galeries pour se rendre compte que la partie principale de la grotte est ailleurs ! En effet, nous découvrons une gigantesque galerie bien concrétionnée que nous parcourons tranquillement en l’admirant.

Au bout nous butons d’un côté sur un puits inquiétant (soixante-dix) et de l’autre sur une gigantesque coulée de calcite. Cette coulée se remonte grâce à des marches taillées dans la calcite et assurés par nos bloqueurs. De l’autre côté nous découvrons une magnifique galerie avec des gours et de très belles concrétions. C’est le terminus et nous admirons.

Remontée de la coulée de calcite en auto-assurance
On se déplace avec précaution sur la coulée de calcite
Le style est plus ou moins académique
La fin est une merveille
Entre gours et concrétions

Retour avec d’abord un petit rappel sur la coulée de calcite, puis la remontée de la longue main courante, assurés par nos bloqueurs.

Remontée le long des mains courantes
Et redescente dans la forêt

En résumé, une bien belle journée de découverte de la spéléo.

Jacky.

Les participants : Yves, Élisabeth, Hervé, Greg, Fred, Martin, Brigitte et Jacky.