Les arêtes du Néron

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Les arêtes du Néron

Nous étions cinq ganistes et une défection pour la traversée des arrêtes du Néron, l’une des plus belles et populaires randonnées du vertige de la région. Comme elle se trouve à cinq kilomètres du centre-ville par une journée de confinement à moins de dix kilomètres, et par beau temps, il y avait foule. Foule c’est beaucoup dire, il y avait probablement quatre personnes devant nous et quinze à vingt derrière, mais les petits groupes étaient suffisamment éloignés les uns des autres, il n’y avait croisement que lorsqu’un groupe s’arrêtait pour manger. La météo était idéale avec juste un peu d’air pour se rafraîchir.

L’itinéraire

La réputation des arêtes est bien installée. Voilà ce qu’en dit le PGHM agacé de devoir y faire de nombreux secours : « La traversée Sud/Nord des arêtes du Néron est une course d’alpinisme de moyenne montagne ! Il s’agit d’une course d’arête technique et longue qui demande une expérience de la marche en terrain varié et escarpé, une bonne forme physique, le sens de l’orientation et une maîtrise de l’utilisation de matériel d’escalade. Il n’y a pas d’échappatoire et il est fortement déconseillé de faire demi-tour dès lors que vous êtes engagé sur l’arête. »

Cette description est excessivement alarmiste mais il s’agit effectivement d’une course longue de 1000 m de dénivelé et plusieurs kilomètres de progression sur une arête déchiquetée sur laquelle il faut rester concentré en permanence car la chute ne pardonnerait pas.

Les arêtes vu du bas au retour

Nous démarrons par un sentier peu fréquenté, 700 m après Narbonne qui rejoint le sentier classique qui devient horizontal et vient buter contre la falaise. Il semble impossible de passer, mais on découvre au dernier moment une vire horizontale creusée dans le rocher, équipée de câbles et d’une passerelle. Très beau passage aérien qui permet de monter assez facilement au camp Romain installé sur un replat sur la crête.

Cette vire est appelée vire Hippolyte Müller du nom de l’archéologue qui a dirigé les recherches qui ont mis au jour la citerne de l’ancienne vigie et de nombreux artefacts. Le passage aurait été creusé au III siècle pour installer un poste militaire et une citerne de 14 m de long, 7 m de large et 2 m à 3,5 m de profondeur.

En arrivant à la vire Müller
La passerelle et la vire

Du côté de Lucky Luke pour ceux qui connaissent, nous sommes doublés par un jeune qui nous raconte qu’il va faire du base-jump. Nous le retrouvons vingt minutes plus tard, nous entamons la discussion et nous attendons son décollage. Très impressionnant.

Le lapiaz au dessus du camp Romain
L’effigie de Lucky Luke en métal de deux ou trois mètres de haut
Éboulements récents au dessus de Lucky Luke, la suite parait impressionnante
De très belles vues sur Grenoble et la vallée mais il vaut mieux s’arrêter pour regarder
Pas besoin de mettre les mains, mais il faut rester prudent
On retrouve notre Base Jumper

Nous montons d’un bon pas, enchaînant les arêtes sans précipitation mais sans mollir. Les passages s’enchaînent sans difficulté, il n’y a aucun passage vraiment difficile, on doit mettre les main à plusieurs reprises, à la montée comme à la descente, sans dépasser le niveau 2, mais l’attention et la concentration sont de mise à tous les instants. De fait à midi nous sommes au bout des arêtes sur le dernier sommet avant la redescente. Nous faisons une longue pause repas bien méritée.

Quelques passages « d’escalade » facile., impressionnant mais de niveau 2+
Les styles sont différents mais personne n’a de difficulté.
Premier avant-sommet, et première redescente
Quelque passages où on passe à coté de l’arête
L’arête devient une succession de montées-descentes, certaines faciles
D’autres passages un peu moins faciles
Ce passage fut considéré comme le plus difficile de la balade
Nous avons dépassé le point culminant 1296 m
La pose repas

Après le repas, il reste dix minutes sur l’arête avant de basculer dans le couloir de Clémencières. C’est une descente quasi miraculeuse car elle passe sans difficulté et sans équipement dans une falaise pourtant impressionnante. Au milieu de la descente une branche du sentier retourne vers Saint-Égrève alors que la descente principale revient vers le col de Clémencières et la voiture.

Brigitte et Raoul, en queue de peloton, se trompent et descendent vers Saint-Égrève. Je remonte les chercher, sans les trouver bien sûr, et après un petit échange téléphonique, on se donne rendez-vous sur la piste qui revient vers Clémencières. Nous nous retrouvons exactement au même moment au bon endroit pour terminer ensemble cette balade. On admire de par-dessous les arêtes que nous venons de traverser et cela semble incroyable.

Jacky.

Les six : Brigitte, Frédéric, Raoul, Michel et moi.