Les Ecouges au sec … ou presque.

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Les Ecouges au sec … ou presque.

Difficile de trouver de belles journées ensoleillées en ce mois de mai bien pluvieux. Nous décidons tout de même d’aller faire « les Ecouges à sec », une Sombarderie qui promet de faire le canyon des Ecouges, l’un des plus célèbres de France, en hauteur dans les falaises et sans se mouiller…

Les Ecouges étant en crue, on est assuré de ne pas avoir de canyonneurs en dessous, ce qui évite de leur envoyer des pierres … La pluie étant prévue pour le début d’après-midi, nous attaquons de bonne heure par un beau rappel de 50m qui démarre tout simplement de la route à la sortie des tunnels. Dès le premier relais on se rend compte que tout est mouillé et glissant, nous enchaînons par le 2eme rappel d’une trentaine de mètres qui nous amène 15 ou 20 de mètres au dessus du canyon. Là, c’est une patinoire à cause des embruns des cascades. Heureusement avec 3 plaquettes, il y a de quoi s’amarrer correctement.

Le premier rappel commence à la route !
Beau rappel de presque 50m, mais que vas t-on trouver là au fond ?
Ambiance austère et humide.
Premier relais en milieu de falaise.
Deuxième relais, ça glisse fort !
Grosse ambiance, on se sent un peu pris au piège …

C’est là que se trouve l’un des passages les plus amusants et délicats de cette descente car il faut changer de rive par un grand écart spectaculaire avec le torrent rugissant une vingtaine de mètres en dessous. Heureusement une bonne corde fixe est disponible de l’autre côté, elle n’est pas inutile (euphémisme). La suite consiste à remonter, en traversant une baume complètement détrempée et bien glissante, heureusement la corde est toujours là. Nous remontons ensuite dans des buis jusqu’à un bon relais avec 3 plaquettes de 10 millimètres et 2 maillons : le relais classique pour un bon rappel. J’installe donc le rappel bien vertical et au bout d’une trentaine de mètres au dessus du torrent rugissant, il est clair que ce n’est pas le bon rappel. Heureusement j’avais prévu ce genre de contretemps et j’étais équipé avec tout ce qu’il faut pour remonter une corde. Me voilà donc à faire le spéléo sur 30m de corde pendulaire au dessus du torrent. Effectivement le bon point de rappel se trouve 40m plus loin en se déplaçant plus ou moins horizontalement sur la gauche dans les buis. Nous découvrons qu’il y a une vieille corde enterrée sous la terre et les graviers Elle doit se trouver là depuis une éternité.

Changement de rive au dessus du torrent.
Les premiers ont dû s’amuser pour poser cette corde!
La corde n’est pas inutile, même si le premier peut tirer les autres.
Ouf, ce passage est fait.

Depuis ce point de rappel, nous avons une vue imprenable sur la gorge en contrebas, tellement raide qu’on a l’impression qu’il serait possible avec un très long rappel d’atteindre la sortie du canyon. S’ensuit un beau rappel de 45m où l’on trouve 2 équipements séparés d’une quinzaine de mètres. Je prends celui le plus à droite, en regardant en bas, mais ce n’est qu’après 30m de rappel que je me rends compte que j’aurais du prendre l’autre. Nous descendons donc ce rappel d’une trentaine de mètres pour arriver dans le torrent. Effectivement il y a beaucoup d’eau et d’embruns mais surtout les rochers sont glissants comme rarement ; j’aurais dû mettre mes chaussures canyon parce que mes vibram sont une vraie patinette. La traversée du torrent avec un gros pendule n’est pas évidente, j’y trempe une partie de mon pantalon ayant glissé sur la pierre qui se trouve au milieu du torrent. Une fois traversé, je fais un rappel guidé pour les suivants, ce qui leur évite la traversée du torrent et la baignade, sauf pour celui (celle) qui glisse malencontreusement à l’arrivée ! Je reste au relais le temps que tout le monde passe, je suis dans les embruns de la cascade précédente et au bout de 20 minutes, je suis complètement trempé, ayant laissé ma veste au fond du sac…

Le seul passage vraiment au sec ! La verticalité est impressionnante.
Rappels prestigieux.
Mais arrivée délicate dans le torrent.
Dalle détrempée et embruns …
Mais rappel guidé pour les suivants.

A partir de là, nous sommes sur les rappels des canyonneurs, 3 petits rappels de 10 à 15m plus ou moins dans les embruns. Le 3e rappel, qui donne accès à la grande cascade terminale, arrive sur des dalles presque horizontales mais extrêmement glissantes. Je crois que personne n’est arrivé à sortir du rappel sans tomber, glissade sans risque, mais tout de même ça mouille les pantalons. La fin de la course est classique, avec un grand rappel de 70m coupé en 40m suivi d’un de 25m amenant sur une petite vire permettant de sortir par la droite et de terminer cette belle course.

Nous restons prudemment en dehors du courant.
Derrière, c’est la cascade de 70m !
Dernier petit rappel, arrivée glissante.
Les deux canyonneurs sont là.
Dernier rappel, bien « gazé ».
avec un relais au milieu.
On s’arrête avant le fond sur une vire. La course est terminée.
Les canyonneurs descendent le long de la cascade et se feront bien secouer.
La course en terminé, mais que d’émotions !

Nous avons eu la surprise, au milieu de la descente, d’entendre des coups de sifflet : manifestement des canyonneurs ont choisi de descendre par grosse grosse condition. Nous les rencontrons sur la dernière cascade, ils sont 2 et manifestement bien rodés. En discutant avec eux ils disent qu’ils voulaient justement faire les Ecouges en crue pour voir comment cela se passe !

Belle course, impressionnante, technique par endroit, à ne pas mettre entre toute les mains. A refaire dans le meilleures conditions pour vraiment faire les Ecouges au sec !

Les participants : Julien A, Nathalie R, Damien C, et Jacky.