Tour du Brec de Chambeyron

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Tour du Brec de Chambeyron

Nous étions neuf ganistes pour ce trek sans frontières de six jours, entre Ubaye et Val Maira du 8 au 13 Juillet.

Cette boucle fermée, au départ de Larche, effectue un grand tour d’une chaîne de montagne très escarpée entre Maljasset au nord et le col de Larche au sud, avec de nombreux sommets au dessus de 3000 m dont le sommet le plus emblématique est le Brec de Chambeyron (3389 m).

Le premier du trek : lac inférieur du Vallonnet

J1 : mercredi 8 juillet

Départ de Larche (1700 m) à 10 h pour une étape sans difficultés, mais longue et sous la chaleur. Trois cols au menu du jour. Au col de Mallemort (2558 m) nous effectuons notre pause pique-nique face à la Meyna (3067 m). Courte descente jusqu’au col du Vallonet (2524 m) et les deux lacs du même nom.

Puis après deux cent mètres de descente la montée la plus rude jusqu’au pas de la Gouletaz (2752 m). Enfin nous dominons le très beau lac premier et le refuge de Chambeyron (2620 m), et devant nous l’imposant sommet rocheux du Brec de Chambeyron, tout proche.

Arrivée au refuge à 17h20, avec un événement aussi surprenant qu’inattendu : deux jeunes serveuses du refuges qui, en pleine nature, nous offre un concert de bienvenue en duo accordéon et flûte.

A l’arrivée : 1400 m de D+,  520 m D- , et 13 km effectués

Un peu de fraîcheur après les trois premières heures
Le fameux Brec de Chambeyron vu du refuge
Concert en duo à 2600 m

J2 : jeudi 9 juillet

Etape refuge de Chambeyron/Maljasset.

Départ à 8h à la fraîche. Passage devant les très joli lac Long, lac noir et le spectaculaire lac des neuf couleurs encore partiellement en glace. Montée au col frontalier de la Gypière (2927 m). C’est ici qu’il nous faut choisir entre deux options :

  • L’option initiale, passant par le col de l’Infernetto puis le col de Ciaslaras et col du Marinet. Ces deux premiers cols très raides, sont partiellement enneigés sur leur flanc nord, en descente, avec des éboulis de roche humide et instable. Cet itinéraire a été effectué, mais il est peu recommandé par les gardiens de refuges, et a fortement impressionné les quelques randonneurs rencontrés qui ont franchis, ces deux cols.
  • Le plan B lequel nous permet, d’abord, sans les sacs à dos, d’atteindre le très beau sommet frontalier de la Tête de la Fréma (3151 m), le seul 3000 mètres du trek. Très belle vue sur le mont Viso, le Queyras, les alpes italiennes, sur la face sud du col de Ciaslaras (très raide), le Brec et l’Aiguille de Chambeyron.

Après concertation, nous optons pour le plan B.

Nous reprenons nos sacs au col frontalier, puis descendons vers le refuge et poursuivons sur un beau sentier balcon jusque vers 2400 m pour la pause pique-nique. Nous poursuivons en direction du hameau de Fouillouse, puis bifurquons à 2056 m vers la vallée de l’Ubaye pour atteindre le spectaculaire pont du Chatelet surplombant la rivière de plus de 80 mètres.

C’est maintenant que le groupe se divise en trois binômes et un trinôme pour tenter l’aventure du stop et remonter au hameau de Maljasset. Ce fût la version montagnarde de « Pékin Express » pour les quatre équipes du GAN ! Bonne pioche pour cinq d’entre nous  qui sont pris par deux voitures. Pour les quatre autres la remontée de huit kilomètres sera longue et rude pour rejoindre le hameau de Maljasset et la superbe auberge de la Cure qui nous accueille ce soir.

Au total : (pour ceux qui n’ont pas eu de succès en stop) 980 m D+, 1600 m D- et 23 km parcourus

Le lac Long 2783 m (juste au dessus du refuge) au petit matin
Le lac des neuf couleurs encore partiellement en glace (2850 m)
Au col frontalier de la Gypière
Au sommet de la tête de la Freima (3153 m) ; versant italien
Rare névé en bonne condition pour faire des marches

J3 : vendredi 10 juillet

Maljasset/Refuge Campo de Base

Montée tranquille et bucolique dans le vallon de Mary jusqu’à 2430 m. De là nous bifurquons vers le Béal de Roure pour côtoyer les superbes lacs de Roures. Col de Roure (2829 m) atteint par un sentier devenu peu visible et peu cairné vers 12h15 pour un beau point de vue et un pique-nique bien mérité.

Descente par un court névé puis bon sentier cairné jusqu’à rejoindre le GR de la GTA dans la vallée de la Ciabriera. Retour à la civilisation (piste, voitures) à partir de la bergerie de Rabet (2000 m). Vue superbe sur la Torre Castello : magnifique tour rocheuse attirante pour les escaladeurs. Belle descente, avec la grosse cascade déversoir du lac Niera, jusqu’au refuge associé au camping de Campo de Base.

930 m D+, 1280 m D- , et 18,5 km réalisés

Séquence étirement juste devant de refuge, animée par Agnès et Catherine, avant l’arrivée d’un bel orage.

Départ décidé de l’auberge de la Cure à Maljasset
Le premier lac de Roure, pour une pause admirative
Surplombant le troisième lac de Roure (2653 m) face à l’aiguille de Chambeyron
Un névé plutôt agréable à la descente du col de Roure (versant sud)
La torre de Castello (2480 m) vu des granges Selmandi (2100 m)
La tour de Castello : sommet emblématique des escaladeurs

J4 : samedi 11 juillet

Campo de Base/ Auberge de la Cardetta à Chialvetta

Départ à 8h00 par une descente de 150 m de dénivelé sur un bon sentier, puis longue remontée plutôt raide jusqu’au promontoire dominant le lac de Visaisa. Poursuite sur un très beau sentier balcon jusqu’au surprenant et grand lac de Apzoï. Il nous reste 350 m de dénivelé pour atteindre, entre éboulis et névé le très joli col d’Enchiausa (2740 m). Magnifique col enchâssé entre la tête de Moise et l’Auto Vallonasso.

La descente sur un sentier plus aisé, donne encore une dimension plus spectaculaire à ce col. La poursuite de la descente permet de parcourir tous les étages alpins jusqu’au village très bien restauré de Chialvetta (1500 m). C’est ici que Rolando et Maria Luisa nous accueillent chaleureusement dans leur auberge de la Gardetta

1200 m D+, 1375 m D- et 17,5 km parcourus.

Le très joli lac d’Apzoï (2303 m) pour un passage en balcon
Les cinquantes dernier mètres du col d’Enchiausa (2740 m) sous les parois rocheuses de la tête de Moïse
L’équipe au complet au col d’Enchiausa
Le très beau col que nous venons de descendre
Arrivée à Chialvetta et sa superbe église

J5 : dimanche 12 juillet

Chialvetta/ Col de Larche refuge de la Pace

Remontée du bon sentier au bord du torrent d’Unerzio. Puis, plus au sud nous empruntons le vallon de Costa Denti, qui nous amène sans difficulté au pas de l’Escalon. Sans descendre, une courte traversée nous amène jusqu’au pas de Scaletta (2614 m). Il est 11h30, malgré quelques passages nuageux, nous optons, en laissant les sacs au col, pour l’ascension du mont de la Scaletta (2840 m).

Un sentier bien balisé, mais des portions raides en rochers délités et une surprise de taille, un tunnel de cinquante mètres avec un angle droit pour contourner un passage empierré très délicat. La poursuite jusqu’au sommet est sans difficulté. Très beau 360°, mais avec les nuages pour masquer les sommets lointains. Retour au col et pique-nique à l’abri du vent.

Très jolie descente surplombant le beau lac supérieur de Roburent. Courte remontée jusqu’au col frontalier de Roburent (2502 m). Nous entamons une longue et belle descente surplombant le lac de Oronaye, puis le vallon du même nom jusqu’au col de Larche (2000 m).

1420 m D+, 905 m D- et 16 km effectués.

Le Refuge de la Pace (paix) est en réalité l’ancien poste frontière italien transformé en refuge et géré par une coopérative sociale qui fait l’accueil, bar et restaurant en effectuant de la réinsertion de jeunes en difficulté.

Au sommet du mont de la Scaletta
Descente avec précautions dans un dédale rocheux
Le lac de Roburent supérieur (2426 m)
Très fréquenté, idéal pour un bivouac !
Le versant sud de la tête de Moïse (3100 m)
Notre quinzième lac : le lac d’Oronaye

J6 : lundi 13 juillet

Col de Larche/Larche

Départ du refuge dans le brouillard et le vent mais après trente minutes de marche, les nuages se déchirent et les sommets apparaissent. Après une heure de montée, nous décidons vers 2430 m et d’un commun accord de prendre l’option longue qui passe par le col du Bœuf.

D’abord un vague sentier, puis des cairns, puis un bon sentier marqué mais raide pour déboucher au col (2627m). Nous décidons de laisser les sacs au col,  pour gravir une croupe herbeuse frontalière raide, mais facile pour atteindre la tête de Villadel (2727 m). Beau point de vue sur la versant français à l’ouest, et versant italien à l’est masqué par la Nébia (un épais brouillard) qui va vite déchirer pour laisser apparaître le très beau col d’Enchiausa (le col de notre quatrième jour).

Quelques photos, le premier et seul chamois du trek qui galope coté français, et nous revenons au col pour descendre versant italien jusqu’au lac inférieur de la Munie. A peine visible dans le brouillard tenace, puis nous remontons tranquillement un bon sentier pour côtoyer le joli lac supérieur et atteindre le col frontalier des Monges (2531 m). Pique-nique au col sur le versant italien à l’abri du vent et avec une belle vue sur la tête de Sautron (3165 m). Puis longue descente sur un bon sentier proche du torrent de Rouchouze et retour au parking à Larche à 15h.

920 m D+, 1230 m D- et 15 km parcourus.

Le sommet frontalier de la tête de Villadel (2727 m ) et versant est dans la Nébia !
Fin de la descente vers Larche

Pot au bar du village pour débriefer sur cette belle aventure itinérante et collective.

Marmotte en pause pour les randonneurs en vadrouille

Bilan des six jours

  • Beau trek, très varié en paysages avec les différents étages alpins à partir des mélèzes au névés et pierriers ;
  • 6850 m de dénivelé ; 93 km parcourus ; entre 1500 m au plus bas et 3100 m au plus haut ; avec peu de difficultés techniques mais d’un niveau R3 ;
  • De belles étapes avec trois sommets gravis en prime, et 17 lacs de montagne côtoyés ;
  • La faune rencontrée : des marmottes tous les jours à profusion toujours aussi peu farouches ;
  • Flore : un tapis de fleurs et de couleurs, qui explosent entre 1800 m et 2400 m ; un vrai régal pour les yeux en de début juillet ;
  • Météo : Chaud et ensoleillé les trois premiers jours, plus nuageux les autres jours, cinq minutes de pluie le dernier jour.

Vie du groupe :

Un groupe homogène et motivé, impliqué dans l’organisation et la réalisation du trek.

  • Réservation des refuges répartis entre cinq personnes ;
  • Deux réunions de préparation dont une en visioconférence suite aux interrogations liées à la pandémie et au déconfinement ;
  • Sur le terrain, l’itinéraire en appui sur la carte au 25éme italienne, le rythme imprimé, les arrêts, ont été maîtrisés par Agnés le troisième jour, Sarah le quatrième jour, Catherine le cinquième jour. Il s’agissait d’un temps d’apprentissage et de formation qui a été pertinent et apprécié de tous.
Entre 2000 m et 2400 m : un régal de couleurs !

Bilan financier : coût total par personne pour six jours (hébergement en demi-pension + boissons +  covoiturage) : 270€

Alain.

Les neuf du tour du Brec de Chambeyron : Sarah K., Michele B., Catherine R., Bernard R., Agnès B., Alain, Claire P., Elisabeth T., Chistiane G..