Tour du Viso du 4 au 9 septembre 2012

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Tour du Viso du 4 au 9 septembre 2012

Le Visulus sous toutes ses faces ? Oui, c’est ce que nous avons prévu de faire en six étapes. Le mardi 4 septembre voit donc neuf courageux ganistes partir faire le tour du Viso en commençant sous un beau « crachin » ! (normal, Régine revenait de Bretagne). Nous devons partir de la Roche Ecroulée (1791 m) pour aller au refuge de Granero (2391 m) en passant par le col Seillière (2834 m) avec une option pour le Dos d’Âne (2924 m) ?

Mais un pont et la route ont été emportés, les chemins sont devenus des torrents impossibles à franchir par le groupe et nous décidons donc de partir de l’Echalp (1680 m), de traverser une belle forêt de mélèzes pour atteindre le col La Croix (2298 m) dans le brouillard où nous reprendrons courage dans le refuge Napoléon en ruine avant de descendre boire le café au refuge Jervis (1732 m). Pas découragés, sous nos capes bien mouillées, nous repartons vers le refuge de Granero par le hameau de Partia d’Amunt et là, après moult recherches et essais pour franchir le Torrent Pellice, nous capitulons et retournons profiter de l’hébergement royal que nous propose le refuge Jervis. Les paysages ? quelques éclaircies prometteuses mais…

Ah, mercredi doit être meilleur ! Il ne pleut plus, une petite étape nous attend avec le refuge Barbara à la clé. Oui…. Mais après quinze minutes de marche, nous revoilà sous la pluie et le brouillard qui monte de la vallée et qui nous emprisonne ! Allez, courage, le refuge Barrant devrait pouvoir nous accueillir ce midi pour nous réchauffer ! Pas de chance, vu le beau temps, le gardien a déserté les lieux et nous continuons sous le mauvais temps. Maintenant, nous ne pensons plus qu’au refuge pour manger et nous faire sécher.

Et le voilà, avec un vrai pont, une vraie route, un vrai poêle, de vraies douches chaudes, de vraies bières et boissons chaudes ! Nos affaires vont pouvoir sécher pour mieux repartir demain ! La pluie s’arrête, le brouillard monte, les sommets apparaissent, le moral remonte comme la météo. Déjà, certains ressentent des fourmis dans les jambes et vont reconnaître le terrain pour demain : nous aurons le choix entre les hauts sommets que nous n’avons pu faire la veille (col Manzol, mais une cascade barre encore le sentier) ou le chemin prévu.

Jeudi nous voit partir en pleine forme, l’itinéraire prévu doit être respecté ! Et là, nous profitons de vues magnifiques, les sommets sont blancs, les cascades sont nombreuses (avec tout ce qui est tombé !), les chemins spongieux mais les mollets sont frais et dispos. La vue sur le Viso du col de la Gianna (2525 m) est époustouflante, «le sommet de pierre» recouvert de son manteau neigeux nous récompense de notre persévérance lors du mauvais temps : il domine tous les autres sommets sans les écraser, il est magnifique ! C’est l’image que beaucoup d’entre nous vont garder en souvenir ! Gérard et Alain, qui veulent encore élargir le point de vue, vont faire un bref détour par la Sea Bianca, (200 m plus haut) histoire de fouler la neige. Mais l’étape est loin d’être terminée, il va falloir descendre jusqu’aux abords du rio del Truin, (2069 m) ; là, nous allons nous diviser : un groupe monte en passant sous une cascade (aujourd’hui, pas de pluie mais certains aiment se mouiller) tandis que les plus sages ou les moins téméraires prennent un chemin plus long en longeant le lac Fiorenza puis un sentier raide. Et tous ensemble, nous repartons vers le refuge Giacoletti (2741 m). Des bruits de chutes de pierres nous rappellent que nous sommes arrivés au pied du Viso. L’humidité monte ou, et descend, nous sommes pressés de nous installer dans ce refuge d’altitude. Nous passons la soirée à admirer le panorama avant d’aller dormir au frais dans le dortoir. Aujourd’hui, D+ 1500 m et même 1700 m !

Vendredi, nous sommes les premiers levés du dortoir. Après un petit déjeuner frugal et un lever de soleil magnifique, nous commençons par une montée optionnelle (la punta Losas, 2836 m) sans nos sacs. Grâce à la table d’orientation, nous repérons les différents sommets qui entourent le Viso et nous apercevons le Cervin ! Les sacs repris, nous entamons le parcours du jour : descente au lac Laussetto, remontée au collet dei Laghi, descente au lac Chiaretto, remontée au Col du Viso (Viso qui maintenant nous surplombe et semble nous narguer). Et comme apéritif, nous décidons de nous envoyer au passage les 350 m de Mozzo (3019 m) ! Mais là, attention, il se défend et nous fait regretter notre décision : la neige recouvre les pierres et les lauzes, nous nous demandons comment nous allons redescendre les passages raides (j’envie Michel, Hugues, Jocelyne et Jean Daniel qui ont eu la sagesse de rester faire bronzette au col). Alain signe le cahier de la boîte sous la Madonna senza Banbino mais avec bombec’ avant notre descente plus aisée que prévue. Après notre en-cas, nous partons au refuge Sella, tout près, boire un café. Là, nous attendent 2 spectacles bien différents : un mariage avec mariée en blanc, invités en costume de pays, (tous sont montés à pied au refuge sauf les plus de 80 ans qui ont eu droit à l’hélico) et buffet garni et l’autre ; un secours en montagne par hélicoptère ! Nous allons enfin rejoindre le refuge Alpetto, plus bas dans un erg (désert de pierres). Boissons, douche, bronzette, farniente, photos, nous attendons le repas qui se fait désirer. Un beau renard à la queue noire nous nargue, les marmottes crient, photos. Le repas est servi à l’assiette, pas de rab, mais tout est très bon ! Nous nous couchons les yeux pleins de vues merveilleuses.

Déjà samedi. Notre Giro est bien entamé ! Nous allons contourner le Viso par le sud avant de nous retrouver dans la vallée de Vallante. Auparavant, il nous faut remonter au Passo Gallarino en passant dans des couloirs frais où l’eau est encore gelée, de jolies petites fleurs jaunes au feuillage blanc découpé égaient les pierriers et nous pouvons toujours admirer le majestueux Viso. Lors de la traversée en balcon jusqu’au Passo di Chiaffredo, il disparaît de notre champ de vision. Mais nous arrivons dans un univers irréel : des pierres dressées émergent de petits lacs, d’autres pierres levées parsèment les abords, étrange land-art ! Tandis qu’Alain et Gérard s’élancent vers le col Méane (Ah ! ces deux là n’en ont jamais assez !), nous visitons le bivouac qui surplombe la vallée avant de plonger vers les alpages, les mélèzes, les pins cembros et le torrent de Vallante. Pique-nique avec nos deux « toujours plus » qui n’ont pu redescendre de l’autre côté du col et qui nous ont rejoints, bronzette et longue remontée vers le refuge Vallante que nous atteignons après un dernier raidillon. C’est maintenant le rocher Vallante et sa muraille de la face ouest avec ses 1400 m qui nous écrase ! Ce soir est notre dernière nuit en refuge, Michel arrose son anniversaire et nous avons enfin droit à de la polenta !

Nous bouclons le tour aujourd’hui. Le démarrage à froid dans les pentes met au Col Vallante surprend nos muscles encore ensommeillés. Pourtant, il nous faut être vigilants, la neige est gelée, les traces pas toujours très bonnes. Au col, un panneau indique que nous pouvons retourner au refuge Giacoletti par un passage pour les randonneurs experts ! Vu les conditions météo des jours précédents, cela ne doit pas être très rigolo ! Nous restons donc sur notre chemin dans le pierrier, jetons un œil une dernière fois sur le haut vallon de Vallante qui commence à s’éclairer, admirons la Losetta que nous cotoyons et commençons la descente «infernale» sur l’Echalp. Non, elle ne sera pas infernale mais bucolique (dixit Jocelyne), nous l’entre-couperons d’arrêts admiratifs et nostalgiques tournés vers le seigneur des lieux avant de nous pencher définitivement vers la vallée du Guil. Pour retrouver la civilisation et nos véhicules, certains vont prendre la route défoncée tandis que trois irréductibles Ganistes téméraires vont affronter d’un pas décidé les remous du Guil !

Si le trek a commencé sous la pluie, il s’est terminé sous le soleil ! Ce grand tour nous a permis de nous éloigner de cette grande pyramide qu’est le VISO pour mieux la connaître et finalement mieux l’approcher. Peut-être que certains d’entre nous, un jour, iront le voir encore de plus près ! Mais attention à ne pas le démystifier. Bravo aux 9 participants : Dominique, Régine, Jocelyne, Jean Daniel, Hugues, Alain, Gérard, Michel et Monique.

Jean-Daniel.

Mont Viso, 3841 m
Mont Viso
Mont Viso et Viso di Vallenta
Lago Grande di Viso
Mont Viso
Mont Viso et Viso di Vallenta
Viso di Vallenta, 3781 m